La science héraldique est née assez tardivement. Si l’héraldique est apparue au milieu du XIIe siècle, elle ne fut théorisée que plus tard, lorsqu’elle était largement diffusée, sous la plume des érudits de la fin du Moyen-Âge, qui essayèrent d’en théoriser et d’en codifier et les pratiques.

Le premier ouvrage qui l’aborde d’un point de vue technique est le De Signis et Armis du juriste bolonais Bartolo da Sassoferrato (1314-1357), qui y explique comment on utilise les armoiries, qui peut s’en servir, comment elles sont transmises, etc. Ce texte est resté pendant longtemps presque l’unique source de réflexion théorique sur les armoiries ; il fut copié et même un peu amplifié à la fin du Moyen-Âge dans ce qu’on appelle des traités de blason.

Ces traités de blason vont construire une héraldique théorique qui ne devint véritablement une science que sous la plume des grands érudits de la fin du XVIe et du XVIIe siècles, notamment pour des raisons pratiques, puisque qu’on cherchait alors à reconstituer le patrimoine héraldique. Parmi eux, François Roger de Gaignières (1642-1715), par exemple, collectait des armoiries, partout où il le pouvait, pour relater l’histoire de la monarchie et celle des grande familles.

On mentionnera également Pierre Palliot (1608-1698), auteur de nombreux ouvrages généalogiques, mais surtout de planches héraldiques qu’il gravait lui-même. Une partie des entrées de La Vraye et parfaite science des armoiries ou Indice armorial est retranscrite et illustrée sur ce site (voir au menu Dictionnaire). Ce traité aborde l’héraldique sous l’angle symbolique et abonde d’exemples d’armoiries familiales européennes. Il ne lui manquait que la couleur, ce qui est réparé ici.

Plus récemment, l’universitaire Michel Pastoureau, avec notamment son Traité d’héraldique, a redonné à  l’étude des armoiries la place qui lui revient et fait sortir la science du blason du long purgatoire que la France, dont le patrimoine héraldique est le plus riche du monde, lui avait imposé.

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